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Vision cambodgienne  -  Le sarong de soie

Les Cambodgiens ont plusieurs façons de garder contact avec leurs ancêtres (leurs proches décédés), sans doute reliées à l'héritage du Bouddhisme. L'une d'elles s'appuie sur la croyance qu'un ancêtre peut nous visiter dans nos rêves et nous demander quelque chose dont il a besoin :

Bopha, une cambodgienne qui habite à l'étranger, raconte qu'elle a rêvé durant la nuit à sa grand-mère décédée : elles étaient toutes deux au marché, et sa grand-mère voulait un sarong (jupe faite d'une pièce qu'on enroule à la taille), mais elle n'arrivait pas à le trouver. Lorsque Bopha s'est réveillée et a réalisé qu'elle avait fait ce rêve, elle a  téléphoné à sa mère au Cambodge. Elle lui a raconté son rêve, lui demandant d'acheter un sarong pour sa grand-mère.

Maman Sopheap allait donc se rendre au marché, se procurer un sarong de soie (le plus beau), puis l'offrir à une personne digne d'estime mais démunie, par exemple une femme de la campagne. On peut aussi offrir l'objet à un bonze, s'il peut l'utiliser. Maman Sopheap pourra faire savoir à la personne que ce cadeau est un hommage à son ancêtre personnel : la personne qui le reçoit dédiera alors le cadeau à cet ancêtre à son tour, avant de l'utiliser.

Bopha ajoute que sa grand-mère pourrait bien la visiter à nouveau en songe, le lendemain ou dans les jours qui suivent, et lui faire savoir qu'elle a reçu le sarong.


Les Cambodgiens ont une coutume apparentée à celle qui vient d'être décrite :

Lorsqu’une personne meurt, on fait don de ses effets personnels à l’entourage, par exemple de ses vêtements ou des objets utilitaires. On les offre aux gens du village venus aux funérailles, ou encore à des religieux. Eux vont les utiliser, et en le faisant, c’est la personne décédée qui va en tirer profit. La famille immédiate ne les garde pas, car alors l’âme reviendrait rôder, incapable de se détacher et de partir librement vers le Paradis.


Recueilli auprès de S. Nou
Source : Denis Breton, Sitegrandir.com

 

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Mocassins

« O, Grand Esprit, aide moi à ne jamais juger un autre
avant d'avoir chaussé ses mocassins pendant au moins trois lunes. »

Source: http://terrenouvelle.ca/sageamerindienne.php

Photo: Twaminik Rankin, Cercle de confiance, par Espace Art Nature & Initiative et changement

 

 

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Vision inspirée de l’héritage amérindien

Extraits d’un discours souvent attribué au chef Seattle. Représentant les Indiens Duwamish et Suquamish, il s’adressait en 1854 au représentant du Gouvernement américain, qui venait proposer aux premiers habitants du Nord-ouest un arrangement pour acheter leurs terres.
 

Ce texte est en fait plus récent, mais il en garde sans doute l'état d'esprit, car il affirme une vision cosmique, inclusive, dans une poésie qui parle au cœur. Bien des Autochtones d’aujourd’hui y retrouveront le souffle guérisseur de leurs sagesses ancestrales, tout comme la communauté  humaine dans son ensemble y trouve de quoi inspirer son sursaut écologique.

 
« Le Grand Chef de Washington nous a fait part de son désir d'acheter notre terre. 


(…) Mais peut-on acheter ou vendre le ciel, la chaleur de la terre ? Étrange idée pour nous ! 
Si nous ne sommes pas propriétaires de la fraîcheur de l'air, ni du miroitement de l'eau, comment pouvez-vous nous l'acheter ? 


Le moindre recoin de cette terre est sacré pour mon peuple. Chaque aiguille de pin luisante, chaque grève sablonneuse, chaque écharpe de brume dans le bois noir, chaque clairière, le bourdonnement des insectes, tout cela est sacré dans la mémoire et la vie de mon peuple. La sève qui coule dans les arbres porte les souvenirs de l'homme rouge. 


(…) Nos morts n'oublient jamais la beauté de cette terre, car elle est la mère de l'homme rouge; nous faisons partie de cette terre comme elle fait partie de nous. 


Les fleurs parfumées sont nos sœurs, le cerf, le cheval, le grand aigle sont nos frères; les crêtes des montagnes, les sucs des prairies, le corps chaud du poney, et l'homme lui-même, tous appartiennent à la même famille. 

Ainsi, lorsqu'il nous demande d'acheter notre terre, le Grand Chef de Washington exige beaucoup de nous. (…) cette terre, pour nous, est sacrée. 


L'eau étincelante des ruisseaux et des fleuves n'est pas de l'eau seulement ; elle est le sang de nos ancêtres. Si nous vous vendons notre terre, vous devrez vous souvenir qu'elle est sacrée, et vous devrez l'enseigner à vos enfants, et leur apprendre que chaque reflet spectral de l'eau claire des lacs raconte le passé et les souvenirs de mon peuple. Le murmure de l'eau est la voix du père de mon père. 


Les fleuves sont nos frères; ils étanchent notre soif. Les fleuves portent nos canoës et nourrissent nos enfants. Si nous vous vendons notre terre, vous devrez vous souvenir que les fleuves sont nos frères et les vôtres, et l'enseigner à vos enfants, et vous devrez dorénavant leur témoigner la bonté que vous auriez pour un frère. 


(…) les cendres de nos pères sont sacrées. Leurs tombes sont une terre sainte; ainsi, ces collines, ces arbres, ce coin de terre sont sacrés à nos yeux. (…)


Vous devez enseigner à vos enfants que la terre, sous leurs pieds, est faite des cendres de nos grands-parents. Afin qu'ils la respectent, dites à vos enfants que la terre est riche de la vie de notre peuple. Apprenez à vos enfants ce que nous apprenons à nos enfants, que la terre est notre mère. Tout ce qui arrive à la terre arrive aux fils de la terre. Lorsque les hommes crachent sur la terre, ils crachent sur eux-mêmes. 


Nous le savons: la terre n'appartient pas à l'homme, c'est l'homme qui appartient à la terre. Nous le savons : toutes choses sont liées comme le sang qui unit une même famille. Toutes choses sont liées. 


Tout ce qui arrive à la terre arrive aux fils de la terre. L'homme n'a pas tissé la toile de la vie, il n'est qu'un fil de tissu. Tout ce qu'il fait à la toile, il le fait à lui-même. 


(…) notre Dieu est (…) le Dieu des hommes, et sa compassion est la même pour l'homme rouge et pour l'homme blanc. 


La terre est précieuse à ses yeux, et qui porte atteinte à la terre couvre son créateur de mépris. (…)


(…) Cette destinée est pour nous un mystère; (…)


(…) Et lorsque le dernier homme rouge aura disparu de cette terre, et que son souvenir ne sera plus que l'ombre d'un nuage glissant sur la prairie, ces rives et ces forêts abriteront encore les esprits de mon peuple. Car ils aiment cette terre comme le nouveau-né aime le battement du cœur de sa mère. Ainsi, si nous vous vendons notre terre, aimez-la comme nous l'avons aimée. Prenez soin d'elle comme nous en avons pris soins. 
Gardez en mémoire le souvenir de ce pays, tel qu'il est au moment où vous le prenez. Et de toute votre force, de toute votre pensée, de tout votre cœur, préservez-le pour vos enfants et aimez-le comme Dieu vous aime tous. (…) »


Source: Psychothérapie, vigilance.com
Photo : Twaminik Rankin, Cercle de confiance, par Espace Art Nature & Initiative et changement


Date de création : 2013/02/19 - 20:40
Dernière modification : 2014/11/13 - 20:21
Catégorie : - Sagesses des peuples
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Dernière mise à jour: 7 février 2019